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Collaboration avec Denu-Paradon, architectes

AVEC DENU & PARADON, ARCHITECTES

HARAS - STRASBOURG

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La reconversion des anciens haras royaux de Strasbourg en pépinière d’entreprises, hôtel et brasserie a été voulue par l’IRCAD et son président Jacques Marescaux, et sa maîtrise d’œuvre menée par l'agence d’architecture Denu & Paradon. Autant qu’exploitation d’un site et affaire à fort potentiel économique, il s’est agi du sauvetage d’un ensemble de bâtiments du milieu du XVIII° siècle en déshérence, classés monument historique, qui devait mettre en jeu toutes les compétences de planification, de conservation patrimoniale, de design, de technicités d’équipement  et de réalisation exigées par les nouvelles fonctionnalités destinées à faire revivre le site. J’ai eu le privilège d’en assurer la direction de chantier et de veiller à la qualité de ses détails d’exécution entre 2010 et 2014.

Le chantier de reconversion de cet ensemble me laisse un souvenir de quadrature du cercle.

Les intervenants étaient nombreux et divers leurs buts: conservation des bâtiments du site d’une part et contraintes fonctionnelles d’autre part, design ambitieux  et faisabilité financière,  intégrité visuelle du résultat escompté et organes de sécurité, intégration des réseaux de ventilation dans les structures et les volumes existants étaient autant de contraintes généralement antinomiques.

Il s’est rapidement avéré qu’elles ne pouvaient être assumées et satisfaites de manière habituelle. Les impératifs de conservation primant, la résolution des conflits prend des chemins spécifiques propres à ce type de chantier, impliquant relativisation du dogme règlementaire, esprit d’initiative et pragmatisme. L’intégration des exutoires de désenfumage dans les toitures anciennes en est un bon exemple : constatant l’échec visuel du prototype réalisé in-situ et devant son refus par la DRAC, maîtrise d’œuvre et entreprises de couverture retournèrent le problème dans tous les sens et ces derniers finirent par proposer une adaptation du modèle de trappe du commerce et de sa sacro-sainte certification. Le contrôleur technique du chantier examina objectivement la proposition et la jugea satisfaisante. Les exutoires sont aujourd’hui pratiquement invisibles dans la toiture. De même, les conflits nés des impératifs du règlement de sécurité incendie avec la configuration des lieux se réglèrent souvent par une analyse de risque et la mise en œuvre de solutions adaptées au cas par cas avec application de mesures compensatoires. Les situations de ce type se sont répétées et le rôle individuel de chacun au sein du groupe à été particulièrement déterminant : difficulté mais aussi satisfaction, tout devait à chaque fois être réinventé.

Parallèlement aux travaux en cours, les études d’exécution des finitions, la partie visible du chantier, avaient elles-aussi englouti une bonne dose de temps et d’énergie en va-et-vient entre dessins, estimations financières et prise en compte des particularités des 3 entités bâties et des aménagements extérieurs. Les abords, le biocluster tout en architecture, les habillages de l’hôtel et de la brasserie, l’escalier de cette dernière véritable pièce d’orfèvrerie artisanale, l’éclairage artificiel devaient donner de jour comme de nuit tout leur éclat aux espaces intérieurs et extérieurs. La date de livraison et de mise en service fixée, le compte à rebours était lancé. Maîtrise d’ouvrage, architectes, designer et entreprises étaient bien rôdés au travail d’équipe, mais je me demande encore aujourd’hui comment nous avons pu "y arriver" sans perte de qualité.   

Aventure exigeante en contributions humaines et financières, mais expérience inoubliable.

Le chantier s’est terminé après plusieurs années de montage, d’études et de réalisation. Il n’est dorénavant plus qu’un épisode de l’histoire du site, simple étape dans le temps long de son existence.  

 

Jouin-Manku, designers - L'Observatoire International - éclairagiste, Philippe David - graphiste. 

 

Bibliographie : voir en complément « Le HARAS – STRASBOURG, album de chantier » 2016.

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